Sublimer ses émotions…

Les émotions nous informent de notre relation avec le monde extérieur.

L’émotion est un mouvement, une incitation à l’action face à une situation.

Nos émotions sont des alliés très précieux pour notre survie.

C’est un peu comme nos fidèles gardes du corps.

Je dirais que c’est la communication instinctive du corps. 

La mère des émotions, la peur une émotion qui a pour fonction biologique de survie de nous protéger du danger. C’est notre instinct de protection. 

C’est l’émotion la plus archaïque, commune à toutes les espèces animales.

⇒ La peur est bénéfique quand elle aide à réagir face au danger ou qu’elle freine des actions trop spontanées. Par contre lorsqu’elle est trop intense, elle peut paralyser ou créer des frayeurs néfastes. Si elle devient chronique elle causera de l’anxiété ou des phobies. La peur entraîne notre énergie vers le bas et affecte les reins.

⇒ Mon amie la peur : 

Une amie fidèle au rendez-vous qui me murmure de plus en plus souvent “c’est dangereux “, je suis là pour te protéger et je ne te laisserai pas prendre de risque…

Je ressens instantanément cette peur se déposer dans mon corps, s’imposer et se servir tranquillement de mon air.

Je réalise peut-être aujourd’hui que je lui ai laissé trop de place.

Alors des fois, j’essaye de la repousser mais elle est bien plus tenace que ça !

Elle se débat en moi pour exister.

J’ai renoncé à mes rêves pour me soumettre à elle.

J’ai appris à vivre avec prudence.

C’est bien aussi.

J’ai encore “peur” pour elle, pour lui, pour eux, qui sait…

Ce n’est plus à jour de continuer à entretenir leurs peurs.

Mais il y a quelque chose de plus fort en moi qui m’impose de répondre à cette mémoire obsolète.

C’est bien aussi.

Et si je la laissais juste être ?

La laisser trembler en moi sans résistance, observer son mouvement dans mon corps…

J’inspire, j’expire.

Elle se transforme doucement, s’évapore et me laisse retrouver un espace de paix intérieure.

Cette sensation laisse place à un espace en moi qui est vivant.

Qui retrouve son autonomie émotionnelle.

Qui me propose quelque chose de nouveau.

Je viens de reconnaître une part de moi qui s’est cachée pour se protéger.

Je la prends délicatement par la main, pour me raconter ce que j’ai oublié.

Elle me guide avec bienveillance vers un souvenir…

 Je vais comprendre son sens et son origine.

À présent, je suis prête et je m’autorise à me libérer de ce qui ne m’appartient pas avec amour et gratitude.

Maintenant qu’il y a un espace en moi pour laisser mes étincelles respirer, me dévoiler un univers de possibles où je commence naturellement à laisser rayonner mes étincelles.

A la découverte de mon essentiel porté par un nouveau souffle de vie, de joie profonde.

C’est mieux ainsi.

La sainte colère, une émotion qui a pour fonction biologique de survie de nous nourrir. La colère est une dynamique pour affronter l’obstacle qui est devant nous et qui va chercher la réalisation du désir.

Notre premier désir ? attraper le morceau, tété →MANGER.

⇒ Qu’elle soit exprimée exagérément, ou au contraire refoulée, la colère affecte le foie. 

⇒ Mon amie la colère :

Nous avons dû surmonter bien des obstacles…

Sans toi, je n’aurais pas pu assouvir ma faim, ma fin ?

Tu t’es souvent montré très impulsive avec moi, ou est-ce moi qui sans le faire exprès te repoussais jusqu’à ce qu’il soit trop tard…

Souvent je t’en ai voulue après car tu montais tout le monde contre moi.

Comme si tu voulais t’emparer de moi pour toi toute seule !

Avec le temps j’ai appris à voir ton jeu et je ne rentre plus tête baissée dedans.

Comme un animal sauvage j’ai dû t’apprivoiser.

Cela a pris bien du temps pour gagner ta confiance.

Tu te jetais comme une bête sauvage sur le premier venu pour combler ta faim.

Aujourd’hui je prends soin de toi. 

Je suis plus à l’écoute de mes besoins et j’essaye de ne pas laisser mes désirs mourir de faim…

Je me sers de toi comme une alliée pour me donner l’énergie débordante que tu as pour répondre à mes désirs. 

Des désirs constructifs et non plus destructifs.

Je t’appelle désormais ma sainte colère. Tu es cette passion, cette énergie en moi qui m’aide à transformer des obstacles en challenge de vie.

Merci.

La tristesse, une émotion qui a pour fonction biologique de survie de nous informer d’un manque. Elle sert à me séparer, à réussir mon deuil. Et à aller vers les autres.

⇒ La tristesse constitue une réaction normale et essentielle à l’intégration et à l’acceptation d’une perte, d’une séparation ou d’une grave déception.

Mais une tristesse vécue sur une trop longue période diminue et épuise notre énergie et attaque le poumon.

⇒ Mon amie la tristesse :

Tu as toujours si bien su me faire comprendre que je manquais de quelque chose… 

Tu es là depuis toujours, une amie fidèle et présente. 

Nous avons tellement de complicité…que ça dérange les autres des fois.

Avec toi, je partage des souvenirs d’un ailleurs.

J’effleure la mélancolie de la vie.

Même si ces dernières années j’ai trouvé un moyen de t’échapper un peu car je voulais me sentir plus forte et prouver au monde que je n’ai pas besoin de toi pour vivre.

Mais tu es restée quand même, un peu plus discrète qu’avant je dois dire.

Car tu es une amie fidèle.

Et même si tu as laissé des cicatrices indélébiles…

Aujourd’hui j’aime t’inviter chez moi avec mon amie la joie.

On pleure de rire et de joie.

Qu’est-ce que ça fait du bien.

La joie, une émotion qui a pour fonction biologique de survie de nous sentir comblés du besoin de sécurité, de nous sentir aimé, reconnu, admiré…

La joie nous fait sentir vivant, elle nous signale que nous avons atteint un but, que nous avons réussi !

⇒ Il est normal et même souhaitable de se sentir joyeux et heureux.

Quand la joie devient excessive, elle ralentit et va disperser notre énergie et affecte le cœur.

A l’opposé, la joie insuffisante s’apparente à la tristesse. Elle peut affecter le poumon et provoquer des symptômes inverses.

⇒ Mon amie la joie :

Je n’ai jamais su trop comment me comporter avec toi.

En ta présence je suis un peu mal à l’aise… c’est comme si je voulais toujours me débarrasser de toi. 

Puis aussi, j’ai souvent pensé que tu ne m’aimais pas car tu m’as souvent évitée.

Peut-être que quand on jouait ensemble on dérangeait des mémoires…

C’est comme si je devais me débarrasser de toi au plus vite.

Alors dès qu’on était ensemble, j’étais euphorique et ce trop est devenu ingérable.

J’étais comme en porte-à-faux avec toi et mon amie la colère.

Qui venait comme pour me sauver du naufrage futur….

Aujourd’hui j’ai trouvé un espace ou tu as toute ta place. 

Et même si je ressens toujours un peu de maladresse en ta présence.

Comme le présage d’une future catastrophe.

Je t’invite très souvent chez moi ou mieux encore tu viens chez moi par surprise.

J’adore jouer avec toi.

J’adore comme on ne se prend tellement pas au sérieux.

Ensemble on reçoit et on donne des sourires !

Tu es précieuse pour moi. 

Le dégoût, une émotion qui a pour fonction biologique de survie de nous éviter l’empoisonnement. Le dégoût va nous permettre de recracher un aliment toxique.

⇒ L’excès de soucis inclut l’excès de pensées. Les individus qui s’en font pour tout, ou alors qui s’inquiètent pour un rien, souffrent souvent d’une faiblesse de la rate ou du pancréas qui les prédispose à être soucieux. Inversement, avoir trop de soucis noue et bloque notre énergie et affecte ces organes.

⇒ Mon amie le dégoût 

Je me suis nourrie de toi longtemps….

Sans savoir encore pourquoi je te laissais m’humilier

Sans savoir encore pourquoi je t’invitais pour humilier l’autre. 

Il fallait à tout prix que tu sois comme le témoin émotionnel de ma survie.

Il y a quelques années j’ai enfin compris quelle mémoire familiale nous avaient fait devenir si familière. 

“C’était l’histoire de mon arrière-grand-père. Déporté à Auschwitz, condamné aux travaux forcés. Il travaillait au nettoyage des toilettes !

J’imaginais le dégoût que cet homme avait dû ressentir à nettoyer et à sentir la puanteur. Pourtant tant qu’il s’humiliait à cette tâche, il restait encore en vie. 

Mais comme ce vécu était inavouable j’allais chercher à éviter d’y faire face ou j’allais déplacer la charge émotionelle sur autre chose.

Dans son cas, il y avait un dégoût de l’humanité !”

Oui je me suis nourrie longtemps de toi, tu étais toujours présente en moi.

Comment l’humanité avait-elle pu laisser faire cela, pourquoi n’avait-elle pas réagi ? J’étais révoltée par tant d’humiliation et d’indifférence. 

Et dans une répétition de l’histoire familiale, j’avais ressenti de nombreuses fois l’humiliation sans jamais me soutenir soutenue, ni protégée par mes parents.

Aujourd’hui j’ai pu me libérer de cette mémoire empoisonnée.

Je n’ai plus besoin de toi “le dégoût” pour me sentir vivante.

Mais je n’oublierai jamais. 

La surprise, la porte d’entrée à toutes les émotions. 

C’est une réinitialisation de notre projet. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise surprise. La surprise en soi est fatigante, car c’est réinitialiser ce que j’avais prévu.

⇒ Mon amie la surprise :

Pour le meilleur et pour le pire c’est ce qui me vient quand je pense à toi.

Tu as été bonne et mauvaise à la fois.

Comme ce souvenir du jour où j’allais chercher mon papa à l’aéroport, que je n’avais plus vu depuis un mois. Tellement impatiente de le voir.

Je n’oublierais jamais quand tu as subitement pris la place de mon amie la joie, et que tu as invité aussi je ne sais même plus aujourd’hui si c’était la colère, la tristesse ou le dégoût…

Peut-être était-ce les trois ?

Depuis j’avoue j’étais un peu sur mes gardes et je me méfiais de toi….

J’étais devenue une experte pour trouver des indices, des preuves au cas où tu te préparais à me surprendre à nouveau !

Aujourd’hui j’ai appris à accueillir ta présence devant le merveilleux des petites choses de la vie.

Sacrée surprise…

Déborah Waknine

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